La Plume De L'Islam : Ibn Qudâma Al-Maqdisî : Mukhtasar Minhâj Al Qâsidîn
 

 


 

 

LE DEUXIEME QUART

Les coutumes et les habitudes

Le livre des règles de la compagnie, de la fraternité, de la cohabitation avec les créatures

Le deuxième bienfait : c'est le fait d'être utile et d'en profiter

Pour ce qui est de profiter de l'apport d'autrui, ceci se réalise grâce au travail et à l'échange. Ainsi celui qui en a besoin se trouve dans l'obligation de renoncer à la retraite et à l'isolement. Quant à celui qui possède ce qui lui suffit, la retraite spirituelle est meilleure pour lui, sauf s'il vise le contentement à travers son activité et son travail. Dans ce cas, cette attitude est meilleure que la retraite, sauf si celle-ci lui procure la connaissance et la familiarité d'Allah - تعال - à condition que cette appréciation soit fondée sur le dévoilement et la clairvoyance et non pas sur des illusions et des aberrations.
Pour ce qui est du fait d'être utile, cela consiste à être utile aux gens, soit par ses biens, soit par sa force physique pour satisfaire leurs besoins. Ainsi, pour celui qui peut le faire tout en s'acquittant des prescriptions de la Loi religieuse, cette attitude est meilleure que la retraite, si dans sa retraite il ne pratiquait que les prières surérogatoires et les exercices physiques. S'il fait partie de ceux qui ont bénéficié d'une ouverture spirituelle qui permet l'action du cœur à travers la permanence dans le dhikr ou la méditation, la retraite spirituelle sera pour lui une option qui n'a pas son équivalent.

Le troisième bienfait : c'est le fait de recevoir et de donner une bonne éducation. Nous entendons par-là le fait de s'exercer à endurer les gens, à redoubler d'effort pour supporter leur gêne, à briser les caprices de l'âme et à dominer le désir et la passion. Or cette attitude est meilleure que la retraite pour celui qui n'a pas amélioré son caractère.

Mais il faut comprendre que l'exercice n'est pas voulu pour lui-même au même titre qu'il n'est pas visé à travers le dressage de la bête. En effet, on veut de son dressage qu'elle devienne une monture pour traverser les étapes. Or le corps est justement une monture sur laquelle on chemine sur la voie de la Vie Future. Cette monture possède bien des passions et des caprices. Si elles ne sont pas domptées, la monture risque de s'emballer en plein désert avec celui qui se trouve sur son dos. Ainsi celui qui passe sa vie dans les exercices ressemble à celui qui consacre sa vie au dressage de sa bête sans la monter et sans la dompter. Tout ce qu'il gagne c'est qu'il évite que la bête ne le morde ou ne l'écrase. Certes, c'est déjà un point utile mais ce n'est pas tout ce qu'il fallait rechercher. On a interpellé un ermite : ô toi l'ermite ! mais il a répondu : je ne suis pas un ermite mais un simple chien mordant. Je suis retenu ici pour ne pas mordre les gens. Certes, c'est une bonne attitude par rapport à celui qui mord, mais il convient de ne pas s'en contenter. Quant au fait d'éduquer autrui et de lui apprendre les bonnes manières, c'est une pratique qui s'expose aux défauts et aléas que connaît la propagation du savoir, comme il a été souligné.

Le quatrième bienfait : c'est le fait de rechercher la familiarité et le réconfort. Cela peut être bon, à l'instar de la familiarité que procure la présence des gens pieux. Mais il peut être recherché aussi pour réconforter les cœurs devant les affres de la solitude. Il convient donc que la familiarité soit recherchée à certains moments de manière à ne pas affecter le temps qui reste. Il faut aussi que la conversation durant ces retrouvailles familières soit limitée aux questions propres à la foi.

Le cinquième bienfait : c'est le fait d'obtenir et de permettre l'obtention de la récompense.
Le premier cas se réalise grâce à la participation aux funérailles, à la visite des malades, à la participation aux noces et aux réceptions. Ces pratiques renferment beaucoup de récompense en ce sens qu'elles apportent la joie au croyant.
Le deuxième cas consiste à ouvrir sa porte aux gens pour qu'ils lui présentent leurs condoléances, ou le félicitent, ou lui rendent visite, ce qui leur permet d'obtenir beaucoup de récompense. Il en va de même lorsqu'il s'agit d'un savant qui les autorise à le visiter. Mais il convient pour le fidèle de comparer la récompense tirée de ces fréquentations à leurs défauts, pour faire valoir la retraite ou la fréquentation. Du reste la plupart des Anciens Pieux préféraient la retraite à la fréquentation.

Le sixième bienfait : c'est la modestie. On ne peut le faire dans la solitude. En effet il arrive que l'orgueil soit la cause du choix de la vie recluse du fidèle et que les manquements dans les réceptions et les fêtes pour l'honorer et lui accorder la priorité l'empêchent d'y assister. Il arrive aussi qu'il dédaigne de fréquenter les autres parce qu'il est imbu de sa personne et ainsi de suite. D'ailleurs, le signe de ce caractère hautain se lit dans son aptitude à aimer qu'on lui rende visite et à détester qu'il doive le faire lui-même, à se réjouir du rapprochement des princes et des gens du commun et de leurs retrouvailles à son seuil et à ce qu'on baise sa main. Donc la retraite pour cette raison, c'est de l'ignorance, parce que la modestie n'affecte pas une position éminente. Ainsi, lorsque tu connais les vertus et les vices de la retraite, tu réalises que la juger dans l'absolu, positivement ou négativement, est une erreur. Il convient plutôt de regarder la personne et son état, celui qu'on fréquente et sa situation, le motif qui pousse à la fréquentation, et de comparer ce qu'on a raté avec ce qu'on a obtenu. La vérité peut alors se dégager et on verra clairement ce qui est meilleur. L'imâm Ash-Shâfï'î - رحمه الله تعال - disait : « Se refermer par rapport aux gens rapporte l'hostilité et s'ouvrir à eux rapporte bien des maux. Aussi, place-toi entre le resserrement et la dilatation. Et celui qui soutient autre chose manque de perfection. Ce qu'il dit n'est qu'une information subjective sur son propre état spirituel. Il n'est donc pas permis de s'en servir comme critère pour juger le cas de celui qui a un état spirituel différent. » Si l'on se demande : quelles sont les règles de la retraite spirituelle ? Nous répondons par ceci : Il convient, pour celui qui s'isole et se retire, de formuler à travers sa retraite l'intention de soustraire les gens à son propre mal, puis de rechercher la délivrance des maux d'autrui, puis de se débarrasser du défaut de manquement à s'acquitter des droits des musulmans, puis de se dépouiller et de se consacrer à Allah - تعال -. Voilà des règles claires et évidentes. Ensuite, le fidèle est tenu, dans sa retraite, de pratiquer régulièrement la science et l'action, l'invocation et la méditation, pour pouvoir récolter le bénéfice de sa retraite. Il doit aussi empêcher les gens de trop le visiter, pour disposer de son temps et cesser de demander de leurs nouvelles et d'écouter les fausses rumeurs qu'on répand dans le pays, et ce qui occupe les gens, car tout cela s'implante dans le cœur et rejaillit même en pleine prière. C'est que les nouvelles s'infiltrent dans les oreilles comme la semence dans la terre. Le fidèle doit se contenter de peu pour vivre, autrement il sera obligé de fréquenter les gens. Il doit également s'armer de patience pour endurer la gêne que les gens lui causent et ne pas écouter les compliments qu'on lui fait à cause de sa retraite, ou les critiques qu'on lui adresse du fait de l'abandon de la fréquentation. Car tout cela affecte le cœur et l'amène à s'arrêter dans son cheminement sur la voie qui conduit à la vie future. Il doit avoir un bon compagnon près duquel il s'assoit de temps à autre pour se reposer de l'endurance de l'effort et des exercices spirituels. Ceci constitue une aide précieuse pour affronter le reste de son temps. Mais la patience dans la retraite spirituelle ne se réalise parfaitement que si on rompt les attaches avec le bas-monde et cette rupture totale n'est possible pour le fidèle que s'il met un terme à ses faux espoirs et à ses illusions. Ainsi, lorsqu'il se réveille le matin, il parvient à envisager réellement qu'il n'ira pas jusqu'au soir et vice-versa. Il lui sera alors facile d'endurer sa journée. Il doit également évoquer la mort et la solitude de la tombe surtout lorsque son cœur se resserre dans sa solitude. Qu'il réalise aussi que celui dont le cœur ne parvient pas à se familiariser avec la présence divine, malgré la mention de Dieu et Sa connaissance, ne supportera pas la frayeur de la solitude dans l'outre tombe, et que celui qui [ retrouve le réconfort dans la mention d'Allah et Sa connaissance se familiarise avec la mort parce que cette dernière ne détruit pas le support de la familiarité et de la connaissance. Conformément à la parole d'Allah - تعال - concernant les martyrs :

{ Ils sont vivants auprès de leur Seigneur }
(Coran : 3-169)

Or tout homme qui se dépouille pour combattre son âme charnelle pour plaire à Dieu est martyr, conformément à la parole d'un compagnon : « Nous sommes revenus du combat mineur pour attaquer le combat majeur ».





 مختصر منهاج القاصدين
مختصر منهاج القاصدين

صر لتلخيص كتاب منهاج القاصدين لابن الجوزي الذي هوتلخيص لكتاب الإحياء للغزالي، فكان تلخيصاً مفيداً يرشد الطالب ويوضح المقصود ويفي بالغرض المأمول يشمل جانباً من العبادات والعادات والمكاسب والإصلاح الاجتماعي والعقيدة والأخلاق  والتاريخ وسعة رحمة الله تعالى، كما يتحدث عن المهلكات والمنجيات

Revivification de la spiritualité musulmane
Revivification de la spiritualité musulmane

Revivification de la Spiritualité Musulmane [ Mukhtasar Minhâj al-Qâsidîn ] - Ihyâ 'Ulûm al-Dîn de Ghazâlî réécrit par Ibn Qudâma al-Maqdisî pour le rendre encore plus accessible.

 



 
 
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